Cachoeira da fumaça

Réveillés par le pluie en pleine nuit, il pleut de nouveau au réveil, mais prend fin au moment de commencer le petit-déjeuner… Aujourd’hui, 450 mètres de dénivelé avec des hauts et des bas pour arriver à la cachoeira da Fumaça par le haut.

Ça grimpe dur. Heureusement, à l’instar du premier jour, les nuages et l’humidité volent la vedette au soleil, et nous permet d’atténuer la fatigue. Nous buvons beaucoup d’eau, qui, depuis l’après-midi du premier jour, vient directement de la rivière. C’est une eau pure franchement rouge, car ferrugineuse, sans pour autant avoir le goût désagréable d’une source d’eau ferrugineuse que j’ai pu expérimenter enfant, à Laroque-des-Albères (Pyrénées Orientales). Après quatre heures de bonne grimpette et une pause déjeuner, nous arrivons enfin sur le plateau qui nous mène à la cascade… La vue est tout simplement époustouflante. L’avancée d’un rocher, à 450 mètres au-dessus du fond de la cascade, nous permet de nous y  allonger. Des sensations fortes, bien plus qu’avec les produits laitiers !

Après cette halte bien méritée, qui est le clou de notre belle randonnée, nous descendons vers la bourgade de Capão, que nous rejoignons au bout d’un ultime effort de descente d’une heure et demie. Je peux vous dire que cette première gorgée de bière-là, ce fut ma meilleure !

Retour à Lençois en Toyota  Defender. On célèbre Flor en chanson dans le Toyota et combinons avec lui de faire un churrasco (barbecue) le lendemain après-midi dans le jardin de l’hostel.

Etapes 1, 2 et 3 effectuées ! Mais il en reste !

Départ de l’auberge à 5h30 pour prendre le bus de 7h00 pour Lençois. Durée, environ 6 à 7 heures. Nous sommes excités car nous savons que nous allons découvrir des paysages fabuleux, de nombreuses cascades éblouissantes, et une nature luxuriante.

Nous arrivons donc à notre hostel international (auberge de jeunesse), qui est très simple mais paraît très agréable. Sandra et Juan, les propriétaires de l’hostel, nous signalent que « Daniela et Cléber » sont également à l’hostel, en excursion actuellement, et veulent faire la randonnée de trois jours dès le lendemain à condition que l’on vienne avec eux. Pas d’hésitation, c’est oui, et nous rencontrons un peu plus tard notre guide, Florisvaldo, que l’on appellera ensuite Flor, comme il nous l’indique. Cette « trilha de três dias », également appelée « trilha da cachoeira da fumaça por baixo » (randonnée de la cascade de la Fumaça par le bas), n’est pas de tout repos apparemment, mais Flor a l’air d’être un bon guide. Désirée n’a jamais vraiment fait de randonnée, jamais dormi dans une tente, et encore moins en pleine jungle ! ça va être bien.

Projet TAMAR - pour que tortue puisse nager un jour dans l'océan

Après avoir fêté Noël, nous sommes partis le 28 décembre pour Salvador. Une certaine angoisse était présente car il régnait un véritable chaos dans les aéroports brésiliens. Motifs : opération « padrão » des contrôleurs aériens. En somme, les contrôleurs aériens, depuis la mi-décembre, se sont mis à travailler en respectant les standards internationaux recommandés pour montrer la surcharge de travail à laquelle ils sont soumis ainsi que le franc manque de personnel. Par chance, la situation n’affectait pas les vols de notre compagnie, BRA. Nous voilà donc Désirée et moi, à Salvador le 27 décembre au soir, comme prévu, à l’auberge de jeunesse internationale « Hostel Laranjeiras », en plein cœur du Pelourinho. Objectif, y passer la nuit pour se rendre le lendemain à Praia do Forte, à 2 heures de Salvador en bus, endroit surtout connu par le projet Tamar, qui est une réserve pour la protection des œufs de tortue jusqu’à leur éclosion et leur « lâché » dans le grand bain, l’océan Atlantique. Depuis que le projet existe, entre 10 et 15 ans, plus de 5 millions d’œufs ont été protégés des prédateurs et des hommes, tous friands d’œufs de tortue, et relâchés dans l’océan. La nature reprend ses droits à ce moment puisque, me semble-t-il, à peine une tortue sur mille (ou cinq mille ?) survit dans le grand bleu avant d’arriver à l’âge adulte.

Après deux jours passés à Praia do Forte, nous revenons le 30 décembre à Salvador pour passer le Réveillon (« Réveillon » en Brésilien). Le soir du 31, l’auberge organise un « souper ». Bien qu’extrêmement humble, il nous permet de faire connaissance avec les troupes de l’auberge puis de faire un départ semi-collectif vers la plage d’où nous pourrons assister aux festivités : concert et feux d’artifices. Tout compte fait, notre groupe est composé d’environ une douzaine de personnes, un groupe de sœur, un couple argentin, puis des personnes voyageant seules et comptant sur les séjours en auberge de jeunesse pour trouver de la compagnie pour le reste du voyage. Ça marche bien, puisque parmi ces personnes, nous retrouverons les argentins à Lençois, au cœur de la Chapada Diamantina, puis à l’île de Boipeba, ainsi que nos bons compagnons Daniela et Cléber à Lençois, où nous randonnerons ensemble, puis Daniela, seule, à Itacaré !